4-La vie sur place commence

22 janvier 2010

Ce matin réveil à 5h… nous sommes près d’une mosquée, les muezzins ont fait l’appel à la prière...

Le petit déjeuner est copieux : café, tartine, beurre de cacahuète, miel du Mali et bananes plantains grillées.

 

Des stagiaires sont arrivés en pleine nuit, nous ne devions donc pas commencer les cours ce matin, afin de les laisser se reposer et s’installer, mais Famoudou a les mains qui lui démangent, il nous invite à le rejoindre sur le toit pour jouer.

Famoudou prend le temps d’expliquer la signification de chaque rythme, il nous mime les hommes forts du village…

 

C’est bientôt l’heure du repas, j’apprends à m’asseoir, à me poser… je ne me rappelais plus l’effet de bien être que ça procurait…mon corps apprécie déjà… en France je n'ai pas su doser le travail, j'ai pris beaucoup d'interventions dans les écoles et des cours de percussions le soir et le week-end... je ne faisais que courir!

 

 

 

 

J’aide Malon à porter de l’eau de l’autre côté de la rue. Il n’y a pas assez de place à Békaso donc le coin cuisine se trouve dans la cour d’un voisin, enfin dans la cour... plutôt une sorte de terrain vague avec des chèvres en liberté, une chienne avec sa nombreuse portée dont il faut chasser les petits chiots qui veulent renifler les gamelles.

 

Quelle différence avec ma vie d'occidental!

Tous mes sens sont en action. Tout se mélange! Les odeurs, les couleurs, les langues, les sons...

Je prends tout, à partir de cet instant je veux profiter de chaque seconde de ce voyage.

Je pends déjà conscience que ces précieux moments auront une fin. Je veux voir et sentir un maximum de choses.

je veux ancrer chaque instant au plus profond de moi. Ma vie en France est déjà bien loin...

 

A peine arrivé "dans la cuisine", on m’invite à m’asseoir, Fanta me tend sa cuillère pour que je partage son assiette, elle mange une sorte de riz dans son bouillon, elle appelle ça du "gri" (je n’ai pas bien compris), c’est un plat consistant qui se mange le matin.

 J’entends mes premiers mots de Malinké et de Soussou… et beaucoup de rire...  de nombreux sourires...

 

Après le repas Alain et moi partons nous promener vers le fleuve Niger appelé ici Djoliba, il est à 10 minutes de marche à pieds. Nous débouchons sur un terrain qui sert pour le foot, à gauche de grandes et belles maisons… à droite des abris en tôle, le contraste est édifiant. Il y a beaucoup de détritus et, au milieu à même le sol, du linge multicolore qui sèche.

 

 

Sur le chemin du retour nous croisons Bandjou qui part rejoindre Moussa et Abdullaï les chauffeurs qui sont allés laver les véhicules au bord du fleuve, il est guidé par les deux petits voisins qui connaissent le quartier. Nous décidons de les accompagner. Nous arrivons près des véhicules éclatants de propreté. Ils les ont arrosés à grand coup d’eau les véhicules, mais ils n’ont pas pensé que le sol allait se gorger d’eau. Abdullaï démarre… le fourgon n’avance pas! Il est embourbé. Au lieu d’arrêter le moteur, Abdullaï accélère de plus en plus! Nous lui faisons signe de stopper. Alain appelle des enfants qui jouaient autour du camion, il leur indique de ramasser des cailloux et les fait poser devant les roues. Puis nous poussons tous le fourgon quand il redémarre sous les regards amusés des mamans qui lavent le linge dans le fleuve. Le camion est dégagé mais il se retrouve tout marron avec la boue qui a giclé, les chauffeurs sont obligés de nettoyer à nouveau leurs véhicules! 

Ce soir Coulako a préparé des potatoes, elle fait à manger pour 25 personnes. Elle les a faites cuire tout l’après midi en plein soleil, assise à côté de la marmite et du feu. A sa place, nous nous serions déjà tombés dans les pommes à cause de la température…

 

Après le dîner nous faisons un petit regroupement avec les stagiaires déjà présent : Nenad (Croate), Keyaki (Japonais), Kim, Donall, Bryan et Daniel (Irlandais), Becky (Américaine), Esther (Chilienne).

Fanta est là aussi. Elle nous montre un morceau de percussions corporelles, Helen nous demande de jouer aussi, gros délire!

Fanta est morte de rire. Je montre un morceau du groupe Barbatuques que je connais. Helen me demande de le jouer devant les femmes, puis elle appelle Famoudou pour qu'il m'entende, applaudissements!

Nous passons une très bonne soirée.

 

Les derniers stagiaires arrivent…Bob, Dominique, et Carole (Québequois), Willeke (Allemande), Sylvain (Français)...

 

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