30-Retour en France

19 février 2010

 

Nuit très courte, impossible de dormir, je n’ai fait que penser au départ qui se rapproche de plus en plus. Nous n’allons pas profiter de la dernière journée avec tout le monde parce que Alain et moi ne voyageons pas sur Air France mais sur Air Mali et nous devons nous présenter à l’embarquement à 7h.

 

Je me lève à 5h afin de pouvoir boucler mon sac car je ne suis pas arrivé hier soir à me décider à le faire, je n’avais pas envie de partir...

 

 

Je sors de la douche il est à peine 5h15 et là dans le patio… Malon, Djenaba, Fanta, Koulako et Hadja se sont levées pour me dire au revoir, le départ risque d’être encore plus difficile… Merci à vous compagnonnes de m'avoir accepté près de vous, d'avoir fait que ce séjour restera gravé dans ma mémoire. Merci pour toutes les attentions, les explications, les traductions, les prières, les chants, les danses, les fous rires, les palabres jusque très tard dans la nuit, les moments de réconforts, les pleurs, les soins et de m'avoir fait prendre conscience de ce destin qui naissait ici... "Iniké!"

 

C’est Abdullaï qui est chargé de nous conduire. Daniel, Nenad, Sylvain et Willeke nous accompagnent afin de mettre au fret de l'aéroport des instruments qu’ils ont achetés. Il y a également Mamoudou et Hadja qui a voulut m'accompagner et qui a revêtu une tenue traditionnelle pour mon départ...

Nous partons dans l’obscurité enveloppante de Bamako qui me caresse et me dit: « Reste! Tu n’es pas bien là? Pourquoi veux-tu retourner dans ton monde de fou?»

 

 

Le fourgon démarre emmenant mes larmes loin de celles des femmes qui me saluent sur le perron de Békaso…

"Ambé soma mes amies!"

 

Pas un mot jusqu'à l’aéroport, la route défile, je ne sais même plus ou je suis…

 

Nous voilà arrivés à l’aéroport… il faut te quitter… je reviendrai… je te promets, je reviendrai… je ne peux pas garder tout le bonheur que l’on m’a donné ici… que tu m’as donné… je t’en ramènerai…

 

L’avion décolle…

 

Cette fois c'est vraiment la fin de mon voyage. Pas d'annulation de vol, pas de retard, rien... je suis bien dans le vol Bamako/Paris... la France se rapproche...

Air Mali nous ramène sur Paris.

J'ai le coeur serré, drôle d'état, j'ai l'impression d'avoir laissé une partie de moi en Afrique...

 

Pendant un mois j'ai vécu sans télévision, sans radio, loin de tout... Avec Alain, nous récupérons nos bagages et nous arrêtons boire un coup dans le hall de l'aéroport... je suis face à un grand écran de télévision qui m'agresse! Les informations défilent, le premier mot qui arrive à mes oreilles: "Sarkozy"... mon rêve est bel et bien fini...

Ce soir je dors chez Alain à Gournay en Bray. "Merci pour l'hospitalité mon ami, tu as vraiment fait beaucoup pour moi".

 

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