31-je ne veux pas rentrer

20 février 2010

 

Je me réveille... bizarrement je ne sens pas l'odeur du feu de bois de Malon et Koulako qui préparent le petit déjeuner... j'ouvre les yeux... je suis dans un vrai lit! Je ne suis plus là-bas!

Difficile de décrire l'état dans lequel je suis. Mon corps est bien là! Mais ma tête n'y est pas. Mes pensées sont loin, très loin... dans un pays où le sourire des gens vous explosent en pleine face... dans un pays où la musique et la danse sont présentes chaque jour... dans un pays si beau... dans un pays qui m'a vu renaître...

Je n'arrive pas à me décider à rentrer chez moi... je ne veux pas rentrer! Ma vie ne peut plus être comme elle était avant ce voyage, je le sais, je le sens... L'Afrique m'a changé! Non! L'Afrique m'a révélé... et réveillé!

J'ai mis du temps à comprendre ça! Il a fallut qu'un grain de sable enraye la machine, casse la routine, me tourne la tête pour me faire sortir du chemin... mais je n'ai pas compris tout de suite. Alors, un message plus fort, un message du "destin" m'a été envoyé... ce message je l'ai pris en plein visage... un coup assez fort pour que je me réveille, que je remette mes idées en place, que je me mette à penser par moi-même... que je fasse de la place à des rêves plus grands...

Un message clair: "Tout est possible! Rêve! Vis!"

J'erre toute la journée sans but... Il faut rentrer, mais je n'y arrive pas. Je reçois un appel... c'est un numéro Africain. J'échange avec Hadja, Koulako... Ça ne va pas m'aider.

Il me revient tellement de bons moments. Chaque instant de ce voyage reste gravé au fond de ma mémoire.

Que de moments heureux!

Des moments de bonheurs simples: entendre la voix de Mamady Kouyaté s'accompagnant au Bolon, une ballade avec Hadja le long du fleuve Niger dans la fraicheur du début de soirée, boire un thé sur un trottoir avec des inconnus, jouer le Djembé pendant des heures et arriver à faire chanter cet instrument, écouter la douce voix de Fanta, rigoler avec Koulako, chambrer Fodé, échanger des sourires avec Malon, faire la cuisine en chantant, partager du poulet grillé en échangeant jusque tard dans la nuit de Bamako...

 

Et puis passer du temps auprès de Famoudou "Papa" Konaté était un rêve éveillé pour moi. C'est une référence mondiale de la percussion Malinké. Suivre son enseignement et jouer avec lui a été tellement riche musicalement... mais sentir sa main posée sur mon épaule et l'entendre me dire "mon fils"... j'en reste encore tellement ému...

 

 

 

Ce que l'on retient le plus de Famoudou quand on l'a croisé, outre que c'est le plus grand Djembéfola vivant et qu'il a une façon extraordinaire de faire chanter son djembé, c'est cet immense sourire qu'il arbore fièrement, tendrement, à chaque moment de la journée. Je crois que c'est un sourire qui marque à tout jamais. Il sourit tout le temps quand il nous parle, quand il chante, quand il danse...

J'ai pris des sourires plein les yeux.

J'ai pris du bonheur plein la tête.

 

 

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